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vendredi, 28 avril 2023

Financement de l'apprentissage : catastrophe annoncée dans la fonction publique.

Je souhaite aujourd’hui aborder un sujet un peu technique, mais qui concerne de plus en plus notre jeunesse, à savoir l’apprentissage, et en particulier celui que l’on peut effectuer dans nos collectivités territoriales, c’est-à-dire nos communes, nos intercommunalités, nos départements et nos régions.

Jusqu’en 2019, les effectifs d’apprentis dans la territoriale étaient à peu près stables, à 7 500 par an en moyenne. Ils ont considérablement augmenté ces dernières années pour atteindre plus de 12 000 en 2022, et tout laisse à penser que cette augmentation est loin d’être finie. Sur le fond c’est une très bonne chose et une très bonne nouvelle.

L’apprentissage, quel que soit le niveau de qualification ou de diplôme, est surement l’une des meilleures voies d’accès à l’emploi. Que celui-ci augmente y compris dans nos collectivités est une seconde très bonne chose : cela permet à des jeunes d’explorer le monde du service public local, dans une période où celui-ci penne à recruter et où de plus en plus, les salariés de ce pays sont en recherche de sens dans leur travail, ce qu’apporte indubitablement l’univers du service public territorial de par sa proximité et sa préoccupation de tous les instants de nos concitoyens. Vous pouvez le constater dans vos Mairies, en proximité.

Tout va bien dans le meilleur des mondes donc, seriez-vous tentés de me dire. Oui, sauf que l’édifice est fragile car il repose sur un système de financement très fluctuant ces dernières années, et c’est là que ça devient technique, donc arrimez-vous solidement au bastingage. Tout commence avec la loi relative à « la liberté de choisir son avenir professionnel » du 5 septembre 2018, qui vient retirer la compétence apprentissage aux régions – et oui, pourquoi garder quelque chose qui marche ? - en créant France compétences comme organisme centralisateur de la taxe d’apprentissage. Oui mais voilà, le gouvernement a « oublié » que les régions finançaient l’apprentissage dans le privé, mais également dans le public ! On s’est donc retrouvé dans une situation baroque où plus personne ne s’occupait du financement de l’apprentissage dans la fonction publique. Pour tenter de combler ce vide juridique, la loi du 6 aout 2019 de « transformation de la fonction publique » est venue confier cette compétence au Centre National de la Fonction Publique Territoriale – dont je suis administrateur, d’où le billet sur ce sujet – en le chargeant de financer les coûts de formation des apprentis, mais selon cette bonne vieille habitude étatique de transférer des compétences sans transférer les ressources qui vont avec. Donc nouveau problème, où le CNFPT prendra-t-il l’argent pour financer l’apprentissage, sans toucher à son cœur de métier, la formation continue des agents territoriaux ? Telle est la question.

Alors nous avons alerté, avec la coordination des employeurs territoriaux sur les lourdes difficultés dans la visibilité et surtout, la soutenabilité dans le temps d’une telle situation. Le gouvernement a entendu et compris la difficulté qu’il était difficile d’occulter. Et nous voilà avec un troisième véhicule législatif, la loi de finances pour 2022, qui vient instaurer un nouveau mécanisme de financement par le CNFPT mais avec la création d’une nouvelle cotisation de 0,1% de la masse salariale des collectivités territoriales – la même que la taxe d’apprentissage payée par les entreprises donc - versée au CNFPT, avec en complément et en contrepartie une participation de l’Etat à hauteur de 15 millions d’euros ainsi qu’une participation à hauteur de 15 millions également de France compétences. Le reste à charge, 13 millions d’euros, étant supporté par le budget général du CNFPT. On pourrait penser l’affaire résolue. Mais non.

En effet, l’équilibre était construit pour un recrutement annuel de 8 000 apprentis représentant une dépense totale de 83 millions d’euros. Pas 12 000 et plus si affinités. Non content de constater le déséquilibre, le gouvernement décide alors de l’aggraver en annonçant son désengagement et celui de France compétences sur trois ans, alors même que le parlement vient tout juste de voter le nouveau mécanisme et qu’Elisabeth Borne alors ministre du travail, venait de signer une convention avec le CNFPT confirmant ce système et les sommes engagées par les uns et par les autres. Avec des amis comme ça, on n’a pas besoin d’ennemis. Mais l’histoire continue !

A l’occasion d’une circulaire du 10 mars dernier, alors même que le financement de 8 000 apprentis n’est plus assuré par ce mécanisme dès l’an prochain, la même Elisabeth Borne, cette fois en tant que Première ministre, demande aux employeurs territoriaux d’augmenter leurs objectifs de recrutement d’apprentis au-delà des 12 000 apprentis de 2022 tout en confirmant dans la même circulaire l’extinction du financement par France compétences. Parallèlement, le CNFPT lance son enquête de début d’année auprès des collectivités territoriales sur leurs anticipations de recrutements des apprentis pour 2023. Et on découvre que celles-ci entendent recruter… 18 000 nouveaux apprentis ! Or 18 000 contrats d’apprentissages représenteraient un engagement financier de plus de 162 millions d’euros, sachant que la cotisation apprentissage ne rapporte que 45 millions d’euros par an, et que donc on ne peut plus compter sur la participation de l’Etat de 15 millions d’euros ni sur celle de France compétences, à terme. Mais même sans parler de cette disparition annoncée de ces deux soutiens financier, il faudrait donc que le CNFPT trouve 87 millions d’euros dès cette année, (162 – (45 + 15 + 15) = 87, le compte est bon). Autant dire, mission impossible sauf à sacrifier 80 % de son offre de formation à destinations des agents territoriaux (qui pour rappel, cotisent pour ça !).

Bien loin d’accompagner financièrement le secteur public locale dans cette progression du recours à l’apprentissage, le gouvernement demande donc aux employeurs locaux de faire plus tout en se dégageant, et alors même qu’il poursuit un soutien de l’apprentissage dans le secteur privé au travers d’une subvention d’équilibre annuelle à France compétence (1 à 2 milliards d’euros) et une aide aux employeurs privés de 6 000 euros par apprentis soit 4 milliards d’euros par an ! Deux salles, deux ambiances donc. Tout ça pour vous dire qu’au-delà de l’absurdité administrative consistant à retravailler un même sujet toujours pas réglé pendant 5 ans – nous ferions cela dans nos collectivités que l’Etat viendrait nous faire la leçon – nous sommes donc face à un mur.

Sans solution de financement, soit on en vient à limiter le nombre d’apprentis dans le secteur public local, soit on réduit à peau de chagrin la formation de nos agents territoriaux dans une période où les transitions sont nombreuses - et je pense notamment à celle écologique – et où donc nous avons besoin au quotidien d’agents hyper qualifiés pour affronter ces défis. Dans les deux cas, ce n’est dommageable et guère acceptable.

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jeudi, 13 avril 2023

La Fonction Publique Territoriale : avenir de nos territoires.

Dans une période où les difficultés à recruter se font ressentir ici et là depuis de nombreux mois, j’ai souhaité faire un focus sur un sujet que je connais bien et qui, dans le cadre de mes fonctions d’élu, m’amène à m’y investir : la fonction publique territoriale.

Qu’est-ce que cette fonction publique territoriale ? C’est l’un des trois « versants » de la fonction publique en France : Etat, Hospitalière et Territoriale. Autrement dit, pour cette dernière, tous les agents qui travaillent pour le service public dans vos mairies, vos intercommunalités, vos départements et vos régions. Il y a environ 2 millions d’agents territoriaux en France et un établissement public qui accompagne, forme et contribue à écrire l’histoire de cette fonction publique : le CNFPT, Centre National de la Fonction Publique Territoriale.

Avec quelques 2500 agents répartis en 18 délégations régionales et 103 implantations locales sur tout le territoire hexagonal et ultra marin, 453 millions d’euros de budget, le CNFPT accompagne et forme notre fonction publique territoriale de manière à ce qu’elle soit toujours à la pointe des attentes des concitoyens et de leurs employeurs : les collectivités locales. Par ailleurs, au sein de cet établissement essentiel aux territoires, il existe une école, un institut pour les cadres de la territoriale : l’INET (Institut National des Etudes Territoriales) basé à Strasbourg et qui émane du CNFPT. Il forme celles et ceux qui ont la charge d’accompagner les élus, mais également les lauréats des concours et examens professionnels des métiers de direction des collectivités de plus de 40 000 habitants: administrateurs, ingénieurs en chef, conservateurs du patrimoine et conservateurs de bibliothèques. Un nouveau projet d’établissement est à écrire pour la période 2023-2027. Comment l’INET doit évoluer, avec qui, ses missions amenées à prendre de l’ampleur, embrasser d’autres sujets, la place des élus, le seuil de 40 000 habitants, l’implication dans la prospective territoriale, les enjeux de demain… Autant de sujets qui forcent à penser demain.

Après un « bashing » constant des fonctionnaires, les français ont mesuré avec le COVID l’importance des services publics de proximité, les valeurs du service public, l’intérêt général et deviennent attachés à une proximité chaque jour plus forte pour répondre aux attentes, aider, accompagner et solutionner. Nos futurs cadres territoriaux auront de sacrés enjeux à mener dans les mois et années à venir, notamment sur les questions sociales et également sur les transitions, qu’elles soient écologiques, numériques ou professionnelles.

Il fallait d’ailleurs voir il y a 3 semaines à Bordeaux lors du colloque organisé par le CNFPT sur les transitions climatiques et écologiques, l’envie insatiable de faire encore mieux pour les collectivités : 700 personnes sur 2 jours pour lancer ces axes de travail voulu par son président, François Deluga.

Président qui m’a demandé en décembre 2022 de piloter le projet de l’INET pour les 4 années qui viennent. Président qui m’a aussi donné comme fil rouge le respect et la transposition du projet d’établissement du CNFPT pour l’INET : les transitions, l’égalité femme-homme, la diversité des publics, parler à tous les territoires et à tous les agents sans aucune distinction. Pour ce faire, avec Belkacem MEHADDI, Directeur de l’INET et Directeur Général Adjoint du CNFPT à Paris, j’ai mené une large concertation depuis le mois de janvier. Ce sont ainsi plus de 200 personnes et organisations qui ont été auditionnées et concertées : du jamais vu à l’échelle nationale. La CGT, FO, l’UNSA, la FA-FPT et l’Interco CFDT. Mais également toutes les associations d’élus : L’Association des Maires de France avec Murielle Fabre notamment, l’Assemblée des Départements de France, Régions de France, France Urbaine, l’Association des Petites Villes de France, l’Association des Maires Ruraux de France, Intercommunalités de France sans oublier la Fédération Nationale des Centres de Gestion et le Conseil supérieur de la Fonction Publique Territoriale.

Gros morceau mais l’enjeu en valait la chandelle tant ce long et lourd travail permet de dessiner les futures grandes lignes de ce que doit être l’INET pour l’ensemble du territoire sans distinction : irriguer tous les territoires, peu importe la taille de la collectivité car, in fine, nous sommes toutes et tous sur le même bateau pour répondre aux attentes de nos administrés. Que ce soit à Brest ville de 140 000 habitants ou chez mon collègue Christophe Iaccobi à Allons dans les Alpes de Hautes Provence, commune de 160 habitants. La proximité est une colonne vertébrale immuable dans ce paysage.

Et cette fonction publique n’attire plus : les départs à la retraite sont énormes, le manque de vocation également, l’attractivité pose question : pourquoi aller dans le service public ? Quelle carrière ? Quel projet ? Et puis évidemment quel revenu, le nerf de la guerre. Au niveau de la Bretagne, nous avons créé une marque employeur pour faire en sorte d’inverser la tendance et d’expliquer ce qu’est cette fonction publique. Nous avons besoin de toutes les catégories (C, B et A) mais, précisément, il nous faut aussi de nouveaux talents qui vont encadrer, dynamiser et se projeter dans l’avenir : ce sera quoi ma ville en 2040 ? Quels services publics et comment ? Et comment nos cadres et agents vont s’investir de tous les sujets précités : écologie, inclusion, diversité, égalité des chances etc…

Ce sont tous ces sujets qui sont sur la table pour et par celles et ceux qui font vivre la fonction publique. Ce billet visait avant toute chose à débroussailler un peu un sujet méconnu mais qui est capital au quotidien dans nos mairies, nos collectivités.

Et vous écrire aussi que le Cnfpt a pris le taureau par les cornes voilà de nombreux mois pour préparer une copie flambant neuve pour les 4 années qui arrivent.

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lundi, 02 janvier 2023

02 Janvier 1973 - 02 Janvier 2023

Brittany Ferries fête ses 50 ans cette année, aujourd'hui. 50 ans c'est peu et beaucoup pour une entreprise, surtout celle-là. 50 années de hauts et de bas qui ont façonné la compagnie et l'ont préparée à affronter les défis des années qui s'annonçaient compliquées... Chute de la livre Sterling en 1996, fin du duty free en 1999, crise économique de 2008, Brexit en 2016 et, comme pour tout le monde, la crise sanitaire qui a mis à l'arrêt l'économie mondiale.

Je me suis dit que ces 50 ans méritaient une petite note sur ce blog. Car sur les 50, il y en a presque 18 pendant lesquelles je figure parmi les quelques 2500 femmes et hommes qui constituent l'ensemble des salariés, navigants ou sédentaires, de la compagnie. 18 années à parcourir les ports entre Roscoff et Le Havre, à arriver de l'autre côté de la Manche de Plymouth à Portsmouth; de la mer d'Irlande avec Cork et Rosslare ou bien encore le grand sud avec Bilbao et Santander en Espagne. Tous les ports et, quasiment, tous les navires en flotte depuis 2005. Tous excepté le Cotentin sur lequel je n'ai (encore?) jamais navigué. Pour les autres ils m'ont tous vu passer... Armorique, Bretagne, Normandie, Barfleur, Pont Aven, Mont St Michel, Normandie Express, Etretat, Baie de Seine, Galicia, Cap Finistère (notre Goldorak à nous avec sa cheminée venue de Véga) et même le Pont l'Abbé que beaucoup ont déjà oublié.

Une note, donc, en guise de témoignage. Mais aussi l'obligation de retourner dans le passé, photos à l'appui, pour se remémorer de ce qu'est, aussi, Brittany Ferries, et d'y faire part de mon propre parcours aux détours des coursives nombreuses de nos ferries français. Comme tout un chacun, regarder dans le rétroviseur a quelque chose de nostalgique, cela nous ramène au temps qui passe.

Cependant, ces 18 années à bord sont passées très rapidement. Déjà parce qu'entre temps j'ai eu la chance et l'honneur de devenir élu de la République. Cela m'a conduit à demander un aménagement de mon temps de travail pour exercer mon mandat : je n'ai jamais imaginé faire autrement. En 2008, quelqu'un de très proche m'avait dit "dimanche tu seras heureux et tu seras triste à la fois" J'avais alors demandé pourquoi et sa réponse fut la suivante : "Si tu gagnes les élections tu seras heureux car tu auras gagné mais tu seras triste car tu devras arrêter ta passion pour ton métier. Et si tu perds les élections tu seras triste mais tu seras heureux de poursuivre ton métier". Résultat des courses : nous avions effectivement gagné les élections municipales mais j'avais également réussi à trouver un rythme pour conserver mon emploi, avoir cette soupape et, surtout, cette réalité de l'emploi salarié. C'était essentiel pour moi de vivre la même réalité que celles et ceux que j'étais censé représenter. La déconnexion est mortifère, je le mesure fréquemment... Elu à Brest désormais, je poursuis le même mode.

La compagnie est née dans les choux en 1972 de la volonté des paysans du nord Finistère d'exporter leurs productions outre Manche et du refus opposé par les spécialistes du transport par ferries du côté du nord de l'Europe. En effet, bien avant la création de la BAI; nos paysans, guidés par Alexis Gourvennec, sont allés chercher des professionnels pour leur dire "venez à Roscoff nous avons du transport de légumes à effectuer, nous sommes paysans, pas marins, chacun son métier". Refus poli de ceux qui diront "A Roscoff il y a de l'eau, il n'y aura jamais autre chose que de l'eau, il n'y a pas de marché". Qu'à cela ne tienne, plutôt que de faire faillite avant même d'avoir essayé, les paysans achetèrent un ferry, baptisé le Kerisnel et la première traversée a lieu le 2 Janvier 1973, il y a 50 ans aujourd'hui,  sous le nom peu compréhensible de B.A.I (Bretagne Angleterre Irlande) pour nos voisins anglais (pas plus d'ailleurs du côté français). C'est l'année suivante quand les anglais demandèrent gentiment s'il n'était pas possible de voyager avec sa voiture entre Plymouth et Roscoff que le déclic eut lieu : il fallait aussi transporter des passagers. BAI S.A laissa place à un nom commercial beaucoup plus limpide : Brittany Ferries était née et bientôt la livrée de l'unique ferry allait le rappeler.

Puis il y eut 1976 et l'ouverture de St Malo-Portsmouth avec l'Armorique première génération. 1978 avec l'ouverture des lignes Roscoff-Cork avec l'Armorique puis le Quiberon (1982) ainsi que la ligne sur Santander. En 1985, le rachat de Truckline Ferries à Cherbourg, puis en 1986 l'ouverture de la ligne Ouistreham-Portsmouth; 1989 l'arrivée du premier ferry géant, français, construit à St Nazaire : le Bretagne - poursuivent le développement de la compagnie. Suivent en 1991 et 1992 les arrivées du Barfleur et du Normandie, en 2011 l'ouverture de Portsmouth-Bilbao avec le Cap Finistère, en 2013 les premières rotations du Normandie Express sur Le Havre et en 2022 l'arrivée de notre premier ferry GNL etc...

Moi je suis arrivé par la petite porte avec mon noeud papillon. Je pense que la BAI, de guerre lasse a fini par se dire : "on va l'embaucher car il nous harcèle tous les ans" En effet, pour re situer il faut remonter en 1992 lors d'un voyage scolaire de collège comme il y en avait (vous aurez noté le temps de conjugaison, merci le Brexit et l'obligation de passeport dorénavant) des dizaines par an. A l'occasion du voyage retour entre Plymouth et Roscoff je découvre, fasciné, la majestuosité du navire "Bretagne" : immense, quasi neuf, beau. Là je me suis dit "Un jour je bosserai ici!" : J'avais 14 ans et c'était le 12 Juin 1992... Chemin faisant j'ai réussi à intégrer la compagnie et à y faire mon petit trou. En démarrant comme garçon sur le Pont Aven, au self, puis Steward sur le Normandie Express (c'était plus de l'avion sur l'eau que du ferry!). J'ai passé le concours d'animateur des ventes en 2007, celui de Responsable des Ventes en 2011 et enfin celui d'Intendant en 2014; de belles opportunités.

Brittany Ferries est une compagnie atypique de par son modèle économique déjà. Mais également de par l'ambiance, les équipages, la promiscuité de ces derniers, une vie originale qui, pour les temps pleins, consiste à être en mer 1 semaine et 1 semaine à la maison à gérer tout ce qui n'a pas été fait pendant l'absence. Les temps changent bien entendu, les orages se sont accumulés, tout n'a pas été facile et certains de mes collègues ont décidé récemment de poser sac à terre pour vivre une nouvelle expérience professionnelle. Car si le temps passe vite, il est certain que de côtoyer au carré équipage de nouveaux embarqués dont nous pourrions êtres les parents, fatalement, ça fait quelque chose car, mais je pense que c'est identique pour chacun, on se dit que "c'était hier" sauf que non, ce n'était pas hier, c'était il y a 18 ans.

Et ainsi va la vie d'une entreprise, d'une association, d'une vie professionnelle et même... politique! Il faut du renouvellement, savoir évoluer avec le temps justement.

Vous verrez quelques photos ci-dessous. Ce sont des photos et vidéos pour la plupart personnelles. Ce que je fais peu d'ailleurs en 15 ans d'existence de ce Blog.

Demain si la politique s'arrête, de manière volontaire ou subie, moi j'ai une vie qui continue. Cela confère une liberté d'esprit, de ton et d'action; une sérénité aussi. Une liberté pleine et entière que personne ne pourra me retirer.

Il y a donc 31 ans, le 12 Juin 1992, un vendredi, je prenais le Bretagne entre Plymouth et Roscoff. "I fallen in Love" comme l'on dit. Aujourd'hui, nous sommes au début de l'année 2023 et jamais je n'aurais pu imaginer tout cela du haut de mes 14 ans de l'époque. Je suis loin d'être le seul à être "corporate" mais peut-être un des seuls à l'écrire même si tout n'est pas parfait, tout n'est pas facile (nous le mesurons actuellement sur les bords, les sujets sociaux sur le Détroit nous inquiètent) mais avec la ferme volonté de demeurer positif. 50 ans d'une part et 30 ans de l'autre, deux dates qui valaient bien un clin d'oeil pour, décidément, une compagnie pas comme les autres. Je lui souhaite encore 50 belles années avec le pavillon français chevillé à la carène! 

J'espère que ces quelques lignes vous auront intéressés. Si ce n'est même qu'un peu, ce sera déjà beaucoup. 

J'en tire, provisoirement, une morale à cette histoire somme toute assez banale : la vie réserve des surprises, parfois des chemins inattendus, des certitudes qui s'écroulent pour découvrir autre chose que l'on ne pensait pas possible. Mais qu'avec l'envie, la volonté; vraiment, on y arrive. Et que d'autres chemins, probablement, vont encore se dessiner et s'ouvrir. Ici ou ailleurs.

To be continued...

 

A bord du M/V Galicia, de retour d'Espagne (Santander-Portsmouth-Cherbourg). 

 

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2005/2006 : les débuts. A Cherbourg, sur le Normandie Express, notre "NX", un bolide des mers qui nous faisait traverser la Manche entre Cherbourg et Portsmouth en à peine 3h.

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Avec JB, parti chez Air France et depuis qui est devenu pilote. Chaque soir, en arrivant à Portsmouth, l'équipage débarquait pour aller dormir à l'hôtel en centre-ville. Le NX étant un catamaran géant, aucune cabine à bord. Nous débarquions donc vers 22h30 au mieux. Nous étions de retour à bord le lendemain matin à 06h00 pour la mise en place. Une navette, cette photo, nous transférait du port de Portsmouth à l'Ibis du centre. Les nuits étaient courtes, très courtes. La fatigue immense quand, à la relève à Cherbourg à 19h00, il fallait rentrer à Brest vers minuit (415 Km).

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Avec Caro!

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Animateur des Ventes sur l'Armorique : pour celles et ceux qui ont navigué sur l'Irlande (Roscoff-Cork) vous vous en souviendrez, la table des dégustations! 

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Avec ma Cheffe, Claudie, sur le Cap Finistère à partir de 2010 jusqu'en 2012.

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Sur le Pont Aven, concours de Responsable des Ventes en poche!

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Une belle équipe, belle bordée, sur le Cap Finistère (qui a quitté la flotte début 2022) à l'occasion d'une animation Beefeater comme cela l'indique ;-) 

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Sur le Cap Finistère en 2012 : l'équipage faisait des défilés avec les vêtements que nous présentions et vendions à bord en Boutiques. Tout cela se déroulait au bar arrière et devant nos plus grands fans : les passagers. Machine/Extérieur/Hôtelier, tout le monde s'y collait avec plaisir!

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2013 : de retour sur le NX avec des horaires originales : bordée du matin, ou bordée de l'après midi. Selon la bordée, avec l'équipe on se retrouvait dans un pub à proximité du FC Portsmouth pour déjeuner et/ou dîner. Le patron du pub nous connaissait très bien et nous laissait faire nos grillades dans la cour arrière (la photo).

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Ci-dessus : nouvel an 2013/2014 à bord. Une particularité du métier également! C'est soit Noël soit Nouvel an à bord. Ici c'est avec Lydia, Isabelle, Christian et Marianne à bord du Pont-Aven, escale à Rouen. L'avantage : on fête deux fois le Nouvel An car heure bord britannique, mais en France donc pas le même fuseau horaire! Quant à remonter la Seine pour les mini-croisières en ferry : MA-GI-QUE, regardez ma vidéo ci-dessous. Chaud-Chaud-Chaud! 

Comment se passe un Nouvel An à bord? Exemple concret ci-dessus. Compte à rebours; 3,2,1...

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2017 : Noël en mer et escale longue à Cherbourg. Toujours l'occasion d'avoir sa tenue de sport pour aller courir. C'était le 24 décembre précisément et à bord du Barfleur sous son ancienne livrée.

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Noël à bord again : on n'y échappe pas, au bonnet! Ici en 2018.

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Eté 2019, escale du Baie de Seine à Portsmouth. Juste derrière, le Normandie avant son départ pour Ouistreham.

 

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Eté 2022, après deux années extrêmement compliquées, nous avons fêté les 33 ans du navire Bretagne à St Malo. Vous avez le droit de jouer à "Où est Charlie" 

Vidéo de fin de saison 2022 sur le M/V Galicia : merci Gaëtan Guyomard !

 

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jeudi, 09 décembre 2021

Conseil municipal de Brest - Délibération sur la sécurité -

"La ville de Brest a des réponses,

La ville de Brest travaille,

La ville de Brest, et nous allons le voir, positionne les questions de tranquillité et de sécurité comme deux priorités municipales.

Nous savons fort bien, toutes et tous, majorité comme oppositions, que ces réponses étaient attendues.

Ne pas communiquer ne signifie pas une absence de travail, bien au contraire. Voilà 16 mois maintenant que nous sommes à pied d’œuvre sur trois aspects bien distincts mais qui, au final, vous sont proposés dans le cadre d’une unique délibération :

  1. Le diagnostic local de sécurité qui nous sert de base, de repère sur la situation de Brest face aux enjeux de sécurité.
  2. La création de notre brigade de tranquillité urbaine qui sera une première réponse, de taille, pour les Brestoises et les Brestois.
  3. La convention qui va, dorénavant, lier la ville à l’Etat dans des efforts conjoints pour assurer la tranquillité de nos concitoyens.

Ces 3 éléments viennent comme une suite logique de ce qui a été fait et qui continue à l’être. Non ! La ville ne fait pas rien : elle fait.

Non ! La ville et ses élu.e.s ne se désintéressent pas de ces sujets : ils agissent.

Non ! La ville ne confond pas « vitesse et précipitation » : elle agit avec méthode :

  • Le chenil pour la brigade cynophile décidé sur le précédent mandat sera effectif en 2022 ; ce sont près de 700 000 euros que la ville investit pour soutenir l’action de l’Etat et de ses forces de l’ordre à la résorption des trafics de stupéfiants.
  • Des investissements conséquents réalisés sur le site de Colbert, St Martin, Bellevue et Lambézellec.
  • Le financement des vacations liées aux IPM (Ivresse Publique Manifeste),
  • Le contrat local de sécurité,
  • La charte de la vie nocturne que nous activons fréquemment en ce moment.
  • La création de la ligne Bleue pour sécuriser les retours vers les lieux d’hébergement des étudiants les jeudis vendredis et samedis soirs. Dans la même veine le principe des arrêts à la demande également.

Autant d’éléments qui participent à prouver que la ville fait. Que la ville agit.

Personne n’a jamais nié, certainement pas nous, qu’il y avait un sujet de plus en plus prégnant sur la sécurité et la tranquillité. Les élections municipales ont d’ailleurs été le moment où les points de vue, les échanges ont pu s’opérer et, le moment venu, être tranchés par les électrices et les électeurs.

Jamais nous n’avons balayé d’un revers de la main ces sujets là comme jamais nous n’avons laissé un courrier adressé au Maire ou à moi-même sans réponse, une demande de rendez-vous qui n’aurait pas été honorée, de nombreuses sollicitations sur les réseaux sociaux également. Avec sérieux, pédagogie, méthode nous traçons notre sillage loin des caricatures que certaines et certains aiment à dépeindre comme si, quelque part, il y avait une forme de jouissance à aggraver des situations, à ajouter de l’huile sur le feu là où, finalement, nous devrions avoir une entente cordiale et un objectif partagé de voir cette tranquillité retrouvée pour toutes et tous, principalement en centre-ville mais pas que.

Nous avions, dès 2020, notre projet de brigade de tranquillité urbaine. Pour ce faire il fallait l’assoir sur une base qui nous permette d’y voir clair, d’y voir de manière limpide ce qu’il se passe chez nous : mais attention ; pas en lisant des articles, aussi bons soient-ils, pas en lisant Twitter ou Facebook, non, faire un vrai travail minutieux d’analyses, d’échanges et d’auditions, de comparaisons aussi. En somme un travail sérieux loin du tumulte médiatique.

Alors, bien entendu, tout ne va peut-être pas aussi vite que souhaité. Mais ce DLS est véritablement la pierre angulaire de notre politique de tranquillité : tant sur les actions concrètes en terme de présence sur le terrain que sur la pédagogie, la prévention et l’accompagnement.

Près de 35 personnes ont été interrogées dans un rapport final de 127 pages : une bible, si j’osais, qui nous permet d’avancer.

35 personnes avec les élus mais aussi le procureur, le commissaire central, le sous-préfet et toute une série d’acteurs qui ont été auditionnés depuis le printemps dernier. Et pour être totalement transparent et démontrer la réelle ouverture de notre majorité j’ai proposé à Mr le Maire d’intégrer des représentants de nos oppositions à ce travail : c’est pourquoi Madame Malgorn et Monsieur Coatanéa ont été attentivement auditionnés ; Gage du sérieux de notre équipe dans le respect des minorités sur une question aussi centrale.

Je souhaite, on le verra et à tout le moins, qu’ils nous en sauront gré.

Que faut-il en retenir ?

Une hausse de 9,2% des atteintes à l’intégrité publique entre 2016 et 2020, notamment liées aux violences sexuelles et menaces violentes.

  • Quand la France est à 5,1 pour les coups et blessures, Brest est à 6.4
  • Pour les violences sexuelles, la France est à 1, Brest à 1,1.
  • Pour les vols avec violence mais sans arme, la France est à un ratio de 0,7 et Brest à 1,6.

Parallèlement à cela et eu égard à la situation sanitaire en 2020 et 2021 le taux d’atteintes aux biens est en baisse constante avec en exemple concret un indice de 2.8 en 2020 contre 3.2 en 2019 quand la France est à 5.3.

Les vols à la roulotte baissent de manière spectaculaire avec 6,9 en 2019 et 5,2 en 2020.

Au-delà des chiffres, qui nous parlent, des coups et violences, le plus souvent gratuits d’ailleurs, l’un des sujets les plus importants dans ce DLS est bien le trafic de stupéfiants qui est largement répandu, visible et qui touche l’espace public mais, également, résidentiel car, et vous l’aurez compris, il y a de plus en plus de consommateurs derrière les fenêtres de votre quartier, de votre voisinage… (l’Observatoire Français des Drogues nous avons 5 millions d’usagers dans l’année dont 1,5 d’usagers réguliers et 900 000 quotidiens.) Ces chiffres concernent les estimations parmi les 11-75 ans)

L’autre sujet qui a de quoi nous inquiéter mais qui est déjà connu est bien la consommation excessive d’alcool. Le cumul ou la conjonction de ces deux addictions nous mènent à des situations sur l’espace public mais également privé qui sont sérieuses, tendues et ont pour conséquences ce fort sentiment d’insécurité d’une part, et une explication au taux de violences des coups et blessures.

Et puisqu’il s’agit ici de ne pas faire d’angélisme, contrairement aux idées reçues, mais de faire des constats et de livrer une réalité partagée : 3 éléments majeurs.  Les violences liées aux addictions précitées, le harcèlement de rue pour les jeunes filles et plus généralement les femmes ; à mettre en lien avec le sujet des livreurs sur l’espace public, sujet sur lequel là aussi nous avons mobilisé beaucoup d’efforts et qui, actuellement et je l’espère, de manière pérenne, est solutionné. Et bien entendu le phénomène des Mineurs Etrangers en Errance à l’origine de certains méfaits comme les vols dans les magasins ou directement sur les personnes sans oublier le trafic de stupéfiants. On ne peut non plus passer sous silence les occupations de halls de certains immeubles, les rodéos à Kerourien ou à Lambezellec, les incendies volontaires qui ont parfois été commis.

Pour autant Brest reste-elle les deux pieds dans le même sabot ? Assurément pas.

  • Nous avons le CMSPD (Conseil Métropolitain de Sécurité et de la Prévention des Risques)
  • Les GPO dans chaque quartier et tous les mois : ces Groupes de Partenariat Opérationnel dans chaque mairie avec les forces de police, la mairie, le bailleur social, la sous-préfecture et le cas échéant des invités à venir s’exprimer : associations, groupe d’habitants. Ce qui a été le cas notamment aux 4 Moulins avec Marie-Pierre Creff ou bien encore à St Marc avec Gaëlle Morvan.
  • Le comité de pilotage du Contrat Local de Sécurité,
  • La cellule opérationnelle du CLS

Si nous allons mettre en place des actions précises, je vais y venir, le DLS pointe à l’endroit de la collectivité quelques recommandations :

  • Des actions encore plus fortes de prévention des conduites addictives.
  • Une vigilance accrue sur la santé mentale avec l’impact que cela peut avoir sur l’espace public, dans un quartier.
  • La prévention et la lutte contre les violences,
  • Une régulation des usages de l’espace public.

De ce DLS, ce que nous pouvons retenir, provisoirement :

  • Un recul sensible des violences physiques crapuleuses,
  • Une hausse des violences sexuelles : en France 14,5% des Femmes et 3,9% des hommes sont victimes de violences sexuelles. Brest n’y échappe pas.
  • Les violences physiques non crapuleuses représentent 60% du total des atteintes volontaires, dont près de 80% d’entre elles sont directement liées à la consommation excessive d’alcool.
  • Un fort recul des cambriolages
  • Un Centre-ville bien identifié comme étant le plus impacté par le trouble à la tranquillité publique. Le bureau de police Centre-ville concentre près de la moitié du total des atteintes aux biens enregistrés entre 2018 et 2020.
  • Une forte augmentation des trafics démantelés par la PN en 2020

Alors malgré une volonté d’être synthétique, désolé d’avoir été un peu long mais cela se justifie aussi par une réalité : voilà comment est notre ville à l’instant T en 2020 et début 2021. Il ne s’agit pas de gesticuler dans tous les sens en agitant des drapeaux de savoir à qui sera le plus sécuritaire pour notre ville. Il s’agit juste, ici, ce soir, d’être factuel et de dire ce qu’il en est. Les chiffres, les éléments, basiques et s’ils peuvent faire débats, ne peuvent être remis en cause.

Et chacune et chacun pourra là aussi de manière tout à fait objective admettre que notre ville n’est pas celle que certains d’entre vous décrivent. Oui il y a des problèmes, oui il y a des méfaits, oui il y a des comportements inadmissibles et répréhensibles.

Alors qu’allons-nous faire ?

  • Nous lançons les bases de notre future Brigade de Tranquillité Urbaine. Les premiers agents arriveront sur le terrain au cours du printemps 2022. Au nombre de 25 en 2025 ils auront cette mission d’être en permanence sur l’espace public pour intervenir et le cas échéant verbaliser si des incivilités se font jour. Les 10 premiers seront là en 2022. POur un budget de 1 200 000€ par an.
  • Ils auront un lieu d’accueil, un local qui permettra là aussi d’être identifié.
  • Nous augmentons le nombre d’agents de l’équipe de médiation urbaine pour passer à un total de 15 agents d’ici 2025 dont une équipe spécifiquement dédiée au secteur Liberté/Square Mathon bas Jaurès.
  • Nous travaillons assidument pour annoncer la création d’un lieu d’accueil pour toutes les personnes victimes de violences. Chacun sait que cette réponse est une réponse également extrêmement importante pour les femmes, les hommes qui sont des victimes et qui ne savent pas où aller, où se rendre, à qui parler, trouver les bons contacts afin de surmonter ces traumatismes qui peuvent durer des semaines et des mois. Une extrême vigilance et des actions ciblées seront faites pour les femmes victimes des violences ainsi que pour lutter contre les violences intra familiales ; préoccupation majeure de la majorité municipale.
  • Nous projetons les bases d’une future brigade des transports.
  • Nous signons une convention avec l’État laquelle prévoit les actions 100% municipales, je viens de les citer, mais également les actions qui relèveront de l’État, notamment les 15 caméras de vidéosurveillance dans des endroits qu’il restera à déterminer. Achat, pose, entretien, fonctionnement, lieu de visionnage étant de la seule responsabilité de l’État puisque ce dernier a décidé de les installer à Brest. De plus, une BAC de jour viendra doubler le travail intensif mené par la BAC de nuit sur Brest.

Sur la question des caméras précisément, il a souvent été dit, à tort, que Brest n’en était pas équipée : il y en a actuellement 128 sur les bâtiments publics et 580 sur le réseau de transport en commun. Pour la ville de Brest c’est environ 10 équipements à prévoir par an pour sécuriser les bâtiments avec un montant moyen de 15 000 euros par équipement ce qui comprend des caméras, des contrôles des accès, des renforcements des issues, des détections de présence etc… Concernant les caméras cela concerne les gymnases, les écoles, les terrains synthétiques notamment.

Cher.e. s collègues voilà les grandes lignes, nécessairement résumées, de notre politique en matière de tranquillité urbaine. Nous balayons le large spectre de tout ce qui touche de près ou de loin à la sécurité et à la tranquillité de nos concitoyens. Vous l’aurez noté, nous privilégions l’humain, la présence sur le terrain, la prévention et l’accompagnement.

Cette politique n’est pas une politique au rabais, loin s’en faut. Ce sont des budgets conséquents, notamment en fonctionnement, pour notre ville. Mais c’est aussi la preuve que nous agissons et que nous nous projetons sur du long terme. Dès lors je souhaite que nos oppositions, à l’occasion du budget, ne viennent pas morigéner notre majorité sur lesdites dépenses de fonctionnement, notamment en personnel, car ce serait un non-sens entre les postures publiques et les responsabilités qui nous incombent à toutes et tous.

Cette convention est un tout mais notre majorité passe à la vitesse supérieure pour répondre aux enjeux de demain.

Et pour celles et ceux qui pensent que nous n’en ferons pas assez, que ce sera insuffisant, que nous sommes tièdes, je conclurai en citant Jean de La Fontaine : « L’adversaire d’une vraie liberté est un désir excessif de sécurité »

Yohann Nédélec, Brest, 9 décembre 2021.

 

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dimanche, 07 novembre 2021

Être militant en 2021

Souvent c'est une indifférence polie. Parfois ce sont des regards un peu perdus. A l'évocation de l'engagement militant dans un parti politique il y a des réactions diverses mais il faut bien reconnaître que la plus fréquente consiste à ne présenter aucun intérêt pour ce que l'on a à dire. L'objectivité et l'honnêteté pratiquées sur ce Blog, n'en déplaisent à quelques un(e)s, m'obligent à l'écrire : être militant n'est pas chose aisée...

Tout d'abord je pense utile de faire la différence entre adhérent et militant. Ce n'est pas tout à fait la même chose même si pour le commun des mortels tout cela est identique. Adhérer, c'est adhérer à des valeurs, à une cause, que ce soit au sein d'une association ou d'un parti politique. Un adhérent n'est pas forcément quelqu'un d'actif dans le groupe que constitue son choix : en politique par exemple nombre d'adhérents cotisent pour des valeurs mais n'ont ni l'envie ou ni le temps de "militer" donc nous ne les voyons pas en réunion ou sur le terrain pour des actions dites, militantes. Et même si ces personnes sont discrètes, elles n'en sont pas moins importantes pour la vie de nos structures! En parallèle, il y a les "militants ", ces gens que vous croisez sur les marchés ou que vous voyez parfois s'échiner à coller des affiches sur les panneaux d'expression libre, ou bien encore à se déplacer pour des moments politiques importants. Je fais partie de cette "case". Je suis un adhérent-militant. Tout d'abord parce que j'aime cela et ensuite parce que je crois ne pas savoir faire autrement...

Pour autant, nous sommes de moins en moins nombreux. Et cela touche tous les partis. Chez certains il faut simplement cliquer sans verser de cotisations. Chez d'autres il n'y a pas de délai d'ancienneté pour participer à un vote, chez d'autres encore il faut passer devant les responsables locaux pour motiver son adhésion. Tout cela me semble d'un autre temps dans le sens où nous avons cruellement besoin de nouvelles ressources, de nouveaux talents, de nouvelles personnes qui acceptent de s'engager. Je pense utile qu'un nombre important d'habitants participe à la vie démocratique de notre pays en s'engageant politiquement, en étant élu ou pas d'ailleurs : là n'est pas le Saint Graal. 

Il faut en vouloir pour militer! Il faut y croire aussi! Contre vents et marées, contre la claque virtuelle sur les réseaux ou celle, plus réelle parfois, sur les marchés, contre la fatalité qui conduit aussi à avoir une grève des TGV le week-end de l'investiture socialiste de Anne Hidalgo à Lille! Qu'à cela ne tienne : on ne peut pas y aller en train? Regroupons nos forces et faisons du covoiturage : et nous voilà en route pour 1500 Km en à peine 24h entre Brest et Lille pour soutenir, gonfler les rangs, serrer les coudes et montrer à l'extérieur que nous y croyons et que week-end ou pas, le militantisme ce n'est pas à mi-temps.

Alors, certes, être militant en 2021 ce n'est pas simple : les partis politiques sont démonétisés, ne donnent pas une image d'ouverture (malgré la réelle motivation que nous employons à vous prouver le contraire!) les français n'y croient que peu et la méfiance à l'endroit des partis est immense :  ainsi, entre 2013 et 2021, LR passe de 23% de Français sympathisants à 8%, comme le PS qui évolue de 21% à 8%. (Source Fondation Jean Jaurès en date du 19/10/2021). Le travail est donc immense pour (re)conquérir le coeur des français en expliquant sans cesse l'intérêt d'une adhésion et d'un engagement militant. Les publications ici et là, sur ce blog comme sur mes réseaux sociaux, tentent de démontrer l'intérêt d'une telle démarche mais comme pour les syndicats ou comme pour le monde associatif, nous nous retrouvons en pénurie grandissante de nouveaux apports, de nouveaux viviers de réflexions. Car la comparaison avec le monde associatif, justement, peut être audacieuse mais elle est réelle : voilà de nombreuses années que lesdites associations, notamment sportives mais pas que, se trouvent face à des comportements de consommation plutôt que de "consommaction". Un club n'est pas une garderie et l'engagement vaut aussi pour des permanences, des présences terrain, des coups de main divers et variés; chacun constate que l'on s'en éloigne chaque fois un peu plus. La politique c'est identique : certains y viennent pour apporter une pierre à l'édifice et d'autres pour espérer une place ici et là et se faire élire. Après tout, pourquoi pas! Il nous faut de futur.e.s élu.e.s pour nous représenter...

Seuls 11% des salariés sont syndiqués en France (source Statista ) et, même si aucun chiffre "officiel" n'existe, l'engagement politique doit être largement inférieur à ce chiffre.

Cette note n'a d'autre objectif que de faire comprendre que le militantisme, il en faut. De droite, de gauche, pour des valeurs diverses et variées car ce sont, aussi, ces militants qui font avancer une cause et qui permettent d'avoir une information. Internet a, comme pour une multitude de sujets, révolutionné la façon de faire de la politique : finalement l'on trouve tout tout de suite sur Twitter ou sur d'autres canaux (avec les risques de désinformations induits) pour s'informer : plus besoin donc de militants puisque l'on trouve tout, tout seul. Peut-être. Mais il n'en demeure pas moins qu'être militant est une belle aventure qui vaut la peine d'être vécue quand on a des valeurs que l'on souhaite défendre. Cependant, et en mot de conclusion, le débat d'idées (et de valeurs) ne doit pas entraîner les insultes, les arrogances les plus crasses et le manque de respect.

(Moi : adhérent au PS depuis juin 1996 à jour de cotisation sans aucune faille ni manquement depuis cette date et ce malgré, parfois, en situation étudiante, des moments compliqués. Et militant depuis... la même date! Pourquoi adhérer? Car la base de mon engagement a été la lutte contre toute forme de discrimination : le racisme en étant le socle puis la plateforme social-démocrate qui a été toujours été mon choix.)

(Moments militants? : la campagne des législatives de 1997, de nuit à La Villette en car, puis à Nantes pour, toujours la même campagne. Les européennes de 1999. Meeting à Rennes pour Jospin au premier tour de la présidentielle puis la déroute de 2002 au second tour, un certain 21 avril où il a fallu s'organiser, préparer la mobilisation pour... Chirac)

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A Dijon, en 2003, au Congrès du PS. Avec François Cuillandre, Alain Queffelec, Jean-Claude Lessard. On distingue Annie Lonneux au second plan.

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Avec Pierre Mauroy, en 2005 à La Rochelle sur le stand de La Fondation Jean Jaurès.

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Une chambre d'étudiant louée à plusieurs : c'est aussi ça la vie militante ;-) 

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Convention PS en 2005, à Paris. Avec Forough Dadkah, Annie Lonneux, Annick Le Loch , Yveline Gourvennec, Nicolas Morvan, Maryvonne Blondin, François Marc, Franck Respriget, Jean-Jacques Urvoas et Marc Coatanea.

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Avec Jean-Pierre Porée et Romain Rollant au Mans en 2005.

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2005, délégation du Finistère au Mans.

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2006 : manifestation contre le CPE.

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En 2007, avec Bertrand Delanoé et Chantal Guittet.

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La Rochelle, Août 2008.

 

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