Être militant en 2021 (dimanche, 07 novembre 2021)
Souvent c'est une indifférence polie. Parfois ce sont des regards un peu perdus. A l'évocation de l'engagement militant dans un parti politique il y a des réactions diverses mais il faut bien reconnaître que la plus fréquente consiste à ne présenter aucun intérêt pour ce que l'on a à dire. L'objectivité et l'honnêteté pratiquées sur ce Blog, n'en déplaisent à quelques un(e)s, m'obligent à l'écrire : être militant n'est pas chose aisée...
Tout d'abord je pense utile de faire la différence entre adhérent et militant. Ce n'est pas tout à fait la même chose même si pour le commun des mortels tout cela est identique. Adhérer, c'est adhérer à des valeurs, à une cause, que ce soit au sein d'une association ou d'un parti politique. Un adhérent n'est pas forcément quelqu'un d'actif dans le groupe que constitue son choix : en politique par exemple nombre d'adhérents cotisent pour des valeurs mais n'ont ni l'envie ou ni le temps de "militer" donc nous ne les voyons pas en réunion ou sur le terrain pour des actions dites, militantes. Et même si ces personnes sont discrètes, elles n'en sont pas moins importantes pour la vie de nos structures! En parallèle, il y a les "militants ", ces gens que vous croisez sur les marchés ou que vous voyez parfois s'échiner à coller des affiches sur les panneaux d'expression libre, ou bien encore à se déplacer pour des moments politiques importants. Je fais partie de cette "case". Je suis un adhérent-militant. Tout d'abord parce que j'aime cela et ensuite parce que je crois ne pas savoir faire autrement...
Pour autant, nous sommes de moins en moins nombreux. Et cela touche tous les partis. Chez certains il faut simplement cliquer sans verser de cotisations. Chez d'autres il n'y a pas de délai d'ancienneté pour participer à un vote, chez d'autres encore il faut passer devant les responsables locaux pour motiver son adhésion. Tout cela me semble d'un autre temps dans le sens où nous avons cruellement besoin de nouvelles ressources, de nouveaux talents, de nouvelles personnes qui acceptent de s'engager. Je pense utile qu'un nombre important d'habitants participe à la vie démocratique de notre pays en s'engageant politiquement, en étant élu ou pas d'ailleurs : là n'est pas le Saint Graal.
Il faut en vouloir pour militer! Il faut y croire aussi! Contre vents et marées, contre la claque virtuelle sur les réseaux ou celle, plus réelle parfois, sur les marchés, contre la fatalité qui conduit aussi à avoir une grève des TGV le week-end de l'investiture socialiste de Anne Hidalgo à Lille! Qu'à cela ne tienne : on ne peut pas y aller en train? Regroupons nos forces et faisons du covoiturage : et nous voilà en route pour 1500 Km en à peine 24h entre Brest et Lille pour soutenir, gonfler les rangs, serrer les coudes et montrer à l'extérieur que nous y croyons et que week-end ou pas, le militantisme ce n'est pas à mi-temps.
Alors, certes, être militant en 2021 ce n'est pas simple : les partis politiques sont démonétisés, ne donnent pas une image d'ouverture (malgré la réelle motivation que nous employons à vous prouver le contraire!) les français n'y croient que peu et la méfiance à l'endroit des partis est immense : ainsi, entre 2013 et 2021, LR passe de 23% de Français sympathisants à 8%, comme le PS qui évolue de 21% à 8%. (Source Fondation Jean Jaurès en date du 19/10/2021). Le travail est donc immense pour (re)conquérir le coeur des français en expliquant sans cesse l'intérêt d'une adhésion et d'un engagement militant. Les publications ici et là, sur ce blog comme sur mes réseaux sociaux, tentent de démontrer l'intérêt d'une telle démarche mais comme pour les syndicats ou comme pour le monde associatif, nous nous retrouvons en pénurie grandissante de nouveaux apports, de nouveaux viviers de réflexions. Car la comparaison avec le monde associatif, justement, peut être audacieuse mais elle est réelle : voilà de nombreuses années que lesdites associations, notamment sportives mais pas que, se trouvent face à des comportements de consommation plutôt que de "consommaction". Un club n'est pas une garderie et l'engagement vaut aussi pour des permanences, des présences terrain, des coups de main divers et variés; chacun constate que l'on s'en éloigne chaque fois un peu plus. La politique c'est identique : certains y viennent pour apporter une pierre à l'édifice et d'autres pour espérer une place ici et là et se faire élire. Après tout, pourquoi pas! Il nous faut de futur.e.s élu.e.s pour nous représenter...
Seuls 11% des salariés sont syndiqués en France (source Statista ) et, même si aucun chiffre "officiel" n'existe, l'engagement politique doit être largement inférieur à ce chiffre.
Cette note n'a d'autre objectif que de faire comprendre que le militantisme, il en faut. De droite, de gauche, pour des valeurs diverses et variées car ce sont, aussi, ces militants qui font avancer une cause et qui permettent d'avoir une information. Internet a, comme pour une multitude de sujets, révolutionné la façon de faire de la politique : finalement l'on trouve tout tout de suite sur Twitter ou sur d'autres canaux (avec les risques de désinformations induits) pour s'informer : plus besoin donc de militants puisque l'on trouve tout, tout seul. Peut-être. Mais il n'en demeure pas moins qu'être militant est une belle aventure qui vaut la peine d'être vécue quand on a des valeurs que l'on souhaite défendre. Cependant, et en mot de conclusion, le débat d'idées (et de valeurs) ne doit pas entraîner les insultes, les arrogances les plus crasses et le manque de respect.
(Moi : adhérent au PS depuis juin 1996 à jour de cotisation sans aucune faille ni manquement depuis cette date et ce malgré, parfois, en situation étudiante, des moments compliqués. Et militant depuis... la même date! Pourquoi adhérer? Car la base de mon engagement a été la lutte contre toute forme de discrimination : le racisme en étant le socle puis la plateforme social-démocrate qui a été toujours été mon choix.)
(Moments militants? : la campagne des législatives de 1997, de nuit à La Villette en car, puis à Nantes pour, toujours la même campagne. Les européennes de 1999. Meeting à Rennes pour Jospin au premier tour de la présidentielle puis la déroute de 2002 au second tour, un certain 21 avril où il a fallu s'organiser, préparer la mobilisation pour... Chirac)
A Dijon, en 2003, au Congrès du PS. Avec François Cuillandre, Alain Queffelec, Jean-Claude Lessard. On distingue Annie Lonneux au second plan.
Avec Pierre Mauroy, en 2005 à La Rochelle sur le stand de La Fondation Jean Jaurès.
Une chambre d'étudiant louée à plusieurs : c'est aussi ça la vie militante ;-)
Convention PS en 2005, à Paris. Avec Forough Dadkah, Annie Lonneux, Annick Le Loch , Yveline Gourvennec, Nicolas Morvan, Maryvonne Blondin, François Marc, Franck Respriget, Jean-Jacques Urvoas et Marc Coatanea.
Avec Jean-Pierre Porée et Romain Rollant au Mans en 2005.
2005, délégation du Finistère au Mans.
2006 : manifestation contre le CPE.
En 2007, avec Bertrand Delanoé et Chantal Guittet.
La Rochelle, Août 2008.
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Commentaires
« puis la déroute de 2002 au second tour, un certain 21 avril où il a fallu s'organiser, préparer la mobilisation pour... Chirac) »
C’est peut-être là l’origine du coup de mou du militantisme!
Allez un Ricard et ça repart ….
Écrit par : Bourguignon | dimanche, 07 novembre 2021