Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 09 décembre 2021

Conseil municipal de Brest - Délibération sur la sécurité -

"La ville de Brest a des réponses,

La ville de Brest travaille,

La ville de Brest, et nous allons le voir, positionne les questions de tranquillité et de sécurité comme deux priorités municipales.

Nous savons fort bien, toutes et tous, majorité comme oppositions, que ces réponses étaient attendues.

Ne pas communiquer ne signifie pas une absence de travail, bien au contraire. Voilà 16 mois maintenant que nous sommes à pied d’œuvre sur trois aspects bien distincts mais qui, au final, vous sont proposés dans le cadre d’une unique délibération :

  1. Le diagnostic local de sécurité qui nous sert de base, de repère sur la situation de Brest face aux enjeux de sécurité.
  2. La création de notre brigade de tranquillité urbaine qui sera une première réponse, de taille, pour les Brestoises et les Brestois.
  3. La convention qui va, dorénavant, lier la ville à l’Etat dans des efforts conjoints pour assurer la tranquillité de nos concitoyens.

Ces 3 éléments viennent comme une suite logique de ce qui a été fait et qui continue à l’être. Non ! La ville ne fait pas rien : elle fait.

Non ! La ville et ses élu.e.s ne se désintéressent pas de ces sujets : ils agissent.

Non ! La ville ne confond pas « vitesse et précipitation » : elle agit avec méthode :

  • Le chenil pour la brigade cynophile décidé sur le précédent mandat sera effectif en 2022 ; ce sont près de 700 000 euros que la ville investit pour soutenir l’action de l’Etat et de ses forces de l’ordre à la résorption des trafics de stupéfiants.
  • Des investissements conséquents réalisés sur le site de Colbert, St Martin, Bellevue et Lambézellec.
  • Le financement des vacations liées aux IPM (Ivresse Publique Manifeste),
  • Le contrat local de sécurité,
  • La charte de la vie nocturne que nous activons fréquemment en ce moment.
  • La création de la ligne Bleue pour sécuriser les retours vers les lieux d’hébergement des étudiants les jeudis vendredis et samedis soirs. Dans la même veine le principe des arrêts à la demande également.

Autant d’éléments qui participent à prouver que la ville fait. Que la ville agit.

Personne n’a jamais nié, certainement pas nous, qu’il y avait un sujet de plus en plus prégnant sur la sécurité et la tranquillité. Les élections municipales ont d’ailleurs été le moment où les points de vue, les échanges ont pu s’opérer et, le moment venu, être tranchés par les électrices et les électeurs.

Jamais nous n’avons balayé d’un revers de la main ces sujets là comme jamais nous n’avons laissé un courrier adressé au Maire ou à moi-même sans réponse, une demande de rendez-vous qui n’aurait pas été honorée, de nombreuses sollicitations sur les réseaux sociaux également. Avec sérieux, pédagogie, méthode nous traçons notre sillage loin des caricatures que certaines et certains aiment à dépeindre comme si, quelque part, il y avait une forme de jouissance à aggraver des situations, à ajouter de l’huile sur le feu là où, finalement, nous devrions avoir une entente cordiale et un objectif partagé de voir cette tranquillité retrouvée pour toutes et tous, principalement en centre-ville mais pas que.

Nous avions, dès 2020, notre projet de brigade de tranquillité urbaine. Pour ce faire il fallait l’assoir sur une base qui nous permette d’y voir clair, d’y voir de manière limpide ce qu’il se passe chez nous : mais attention ; pas en lisant des articles, aussi bons soient-ils, pas en lisant Twitter ou Facebook, non, faire un vrai travail minutieux d’analyses, d’échanges et d’auditions, de comparaisons aussi. En somme un travail sérieux loin du tumulte médiatique.

Alors, bien entendu, tout ne va peut-être pas aussi vite que souhaité. Mais ce DLS est véritablement la pierre angulaire de notre politique de tranquillité : tant sur les actions concrètes en terme de présence sur le terrain que sur la pédagogie, la prévention et l’accompagnement.

Près de 35 personnes ont été interrogées dans un rapport final de 127 pages : une bible, si j’osais, qui nous permet d’avancer.

35 personnes avec les élus mais aussi le procureur, le commissaire central, le sous-préfet et toute une série d’acteurs qui ont été auditionnés depuis le printemps dernier. Et pour être totalement transparent et démontrer la réelle ouverture de notre majorité j’ai proposé à Mr le Maire d’intégrer des représentants de nos oppositions à ce travail : c’est pourquoi Madame Malgorn et Monsieur Coatanéa ont été attentivement auditionnés ; Gage du sérieux de notre équipe dans le respect des minorités sur une question aussi centrale.

Je souhaite, on le verra et à tout le moins, qu’ils nous en sauront gré.

Que faut-il en retenir ?

Une hausse de 9,2% des atteintes à l’intégrité publique entre 2016 et 2020, notamment liées aux violences sexuelles et menaces violentes.

  • Quand la France est à 5,1 pour les coups et blessures, Brest est à 6.4
  • Pour les violences sexuelles, la France est à 1, Brest à 1,1.
  • Pour les vols avec violence mais sans arme, la France est à un ratio de 0,7 et Brest à 1,6.

Parallèlement à cela et eu égard à la situation sanitaire en 2020 et 2021 le taux d’atteintes aux biens est en baisse constante avec en exemple concret un indice de 2.8 en 2020 contre 3.2 en 2019 quand la France est à 5.3.

Les vols à la roulotte baissent de manière spectaculaire avec 6,9 en 2019 et 5,2 en 2020.

Au-delà des chiffres, qui nous parlent, des coups et violences, le plus souvent gratuits d’ailleurs, l’un des sujets les plus importants dans ce DLS est bien le trafic de stupéfiants qui est largement répandu, visible et qui touche l’espace public mais, également, résidentiel car, et vous l’aurez compris, il y a de plus en plus de consommateurs derrière les fenêtres de votre quartier, de votre voisinage… (l’Observatoire Français des Drogues nous avons 5 millions d’usagers dans l’année dont 1,5 d’usagers réguliers et 900 000 quotidiens.) Ces chiffres concernent les estimations parmi les 11-75 ans)

L’autre sujet qui a de quoi nous inquiéter mais qui est déjà connu est bien la consommation excessive d’alcool. Le cumul ou la conjonction de ces deux addictions nous mènent à des situations sur l’espace public mais également privé qui sont sérieuses, tendues et ont pour conséquences ce fort sentiment d’insécurité d’une part, et une explication au taux de violences des coups et blessures.

Et puisqu’il s’agit ici de ne pas faire d’angélisme, contrairement aux idées reçues, mais de faire des constats et de livrer une réalité partagée : 3 éléments majeurs.  Les violences liées aux addictions précitées, le harcèlement de rue pour les jeunes filles et plus généralement les femmes ; à mettre en lien avec le sujet des livreurs sur l’espace public, sujet sur lequel là aussi nous avons mobilisé beaucoup d’efforts et qui, actuellement et je l’espère, de manière pérenne, est solutionné. Et bien entendu le phénomène des Mineurs Etrangers en Errance à l’origine de certains méfaits comme les vols dans les magasins ou directement sur les personnes sans oublier le trafic de stupéfiants. On ne peut non plus passer sous silence les occupations de halls de certains immeubles, les rodéos à Kerourien ou à Lambezellec, les incendies volontaires qui ont parfois été commis.

Pour autant Brest reste-elle les deux pieds dans le même sabot ? Assurément pas.

  • Nous avons le CMSPD (Conseil Métropolitain de Sécurité et de la Prévention des Risques)
  • Les GPO dans chaque quartier et tous les mois : ces Groupes de Partenariat Opérationnel dans chaque mairie avec les forces de police, la mairie, le bailleur social, la sous-préfecture et le cas échéant des invités à venir s’exprimer : associations, groupe d’habitants. Ce qui a été le cas notamment aux 4 Moulins avec Marie-Pierre Creff ou bien encore à St Marc avec Gaëlle Morvan.
  • Le comité de pilotage du Contrat Local de Sécurité,
  • La cellule opérationnelle du CLS

Si nous allons mettre en place des actions précises, je vais y venir, le DLS pointe à l’endroit de la collectivité quelques recommandations :

  • Des actions encore plus fortes de prévention des conduites addictives.
  • Une vigilance accrue sur la santé mentale avec l’impact que cela peut avoir sur l’espace public, dans un quartier.
  • La prévention et la lutte contre les violences,
  • Une régulation des usages de l’espace public.

De ce DLS, ce que nous pouvons retenir, provisoirement :

  • Un recul sensible des violences physiques crapuleuses,
  • Une hausse des violences sexuelles : en France 14,5% des Femmes et 3,9% des hommes sont victimes de violences sexuelles. Brest n’y échappe pas.
  • Les violences physiques non crapuleuses représentent 60% du total des atteintes volontaires, dont près de 80% d’entre elles sont directement liées à la consommation excessive d’alcool.
  • Un fort recul des cambriolages
  • Un Centre-ville bien identifié comme étant le plus impacté par le trouble à la tranquillité publique. Le bureau de police Centre-ville concentre près de la moitié du total des atteintes aux biens enregistrés entre 2018 et 2020.
  • Une forte augmentation des trafics démantelés par la PN en 2020

Alors malgré une volonté d’être synthétique, désolé d’avoir été un peu long mais cela se justifie aussi par une réalité : voilà comment est notre ville à l’instant T en 2020 et début 2021. Il ne s’agit pas de gesticuler dans tous les sens en agitant des drapeaux de savoir à qui sera le plus sécuritaire pour notre ville. Il s’agit juste, ici, ce soir, d’être factuel et de dire ce qu’il en est. Les chiffres, les éléments, basiques et s’ils peuvent faire débats, ne peuvent être remis en cause.

Et chacune et chacun pourra là aussi de manière tout à fait objective admettre que notre ville n’est pas celle que certains d’entre vous décrivent. Oui il y a des problèmes, oui il y a des méfaits, oui il y a des comportements inadmissibles et répréhensibles.

Alors qu’allons-nous faire ?

  • Nous lançons les bases de notre future Brigade de Tranquillité Urbaine. Les premiers agents arriveront sur le terrain au cours du printemps 2022. Au nombre de 25 en 2025 ils auront cette mission d’être en permanence sur l’espace public pour intervenir et le cas échéant verbaliser si des incivilités se font jour. Les 10 premiers seront là en 2022. POur un budget de 1 200 000€ par an.
  • Ils auront un lieu d’accueil, un local qui permettra là aussi d’être identifié.
  • Nous augmentons le nombre d’agents de l’équipe de médiation urbaine pour passer à un total de 15 agents d’ici 2025 dont une équipe spécifiquement dédiée au secteur Liberté/Square Mathon bas Jaurès.
  • Nous travaillons assidument pour annoncer la création d’un lieu d’accueil pour toutes les personnes victimes de violences. Chacun sait que cette réponse est une réponse également extrêmement importante pour les femmes, les hommes qui sont des victimes et qui ne savent pas où aller, où se rendre, à qui parler, trouver les bons contacts afin de surmonter ces traumatismes qui peuvent durer des semaines et des mois. Une extrême vigilance et des actions ciblées seront faites pour les femmes victimes des violences ainsi que pour lutter contre les violences intra familiales ; préoccupation majeure de la majorité municipale.
  • Nous projetons les bases d’une future brigade des transports.
  • Nous signons une convention avec l’État laquelle prévoit les actions 100% municipales, je viens de les citer, mais également les actions qui relèveront de l’État, notamment les 15 caméras de vidéosurveillance dans des endroits qu’il restera à déterminer. Achat, pose, entretien, fonctionnement, lieu de visionnage étant de la seule responsabilité de l’État puisque ce dernier a décidé de les installer à Brest. De plus, une BAC de jour viendra doubler le travail intensif mené par la BAC de nuit sur Brest.

Sur la question des caméras précisément, il a souvent été dit, à tort, que Brest n’en était pas équipée : il y en a actuellement 128 sur les bâtiments publics et 580 sur le réseau de transport en commun. Pour la ville de Brest c’est environ 10 équipements à prévoir par an pour sécuriser les bâtiments avec un montant moyen de 15 000 euros par équipement ce qui comprend des caméras, des contrôles des accès, des renforcements des issues, des détections de présence etc… Concernant les caméras cela concerne les gymnases, les écoles, les terrains synthétiques notamment.

Cher.e. s collègues voilà les grandes lignes, nécessairement résumées, de notre politique en matière de tranquillité urbaine. Nous balayons le large spectre de tout ce qui touche de près ou de loin à la sécurité et à la tranquillité de nos concitoyens. Vous l’aurez noté, nous privilégions l’humain, la présence sur le terrain, la prévention et l’accompagnement.

Cette politique n’est pas une politique au rabais, loin s’en faut. Ce sont des budgets conséquents, notamment en fonctionnement, pour notre ville. Mais c’est aussi la preuve que nous agissons et que nous nous projetons sur du long terme. Dès lors je souhaite que nos oppositions, à l’occasion du budget, ne viennent pas morigéner notre majorité sur lesdites dépenses de fonctionnement, notamment en personnel, car ce serait un non-sens entre les postures publiques et les responsabilités qui nous incombent à toutes et tous.

Cette convention est un tout mais notre majorité passe à la vitesse supérieure pour répondre aux enjeux de demain.

Et pour celles et ceux qui pensent que nous n’en ferons pas assez, que ce sera insuffisant, que nous sommes tièdes, je conclurai en citant Jean de La Fontaine : « L’adversaire d’une vraie liberté est un désir excessif de sécurité »

Yohann Nédélec, Brest, 9 décembre 2021.

 

19:09 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | |  Imprimer |  Facebook | | | |