vendredi, 01 janvier 2021
01/01/2021
Depuis quelques heures, 2020 a tiré sa révérence dans des conditions qui tendent à prouver que les populations applaudiront en souhaitant, l'espoir aidant, que 2021 sera meilleure et que, décidément, 2020 restera une "annus horribilis" pour paraphraser quelqu'un de célèbre.
Je n'ai, assurément, pas pris assez de temps pour poser le plus souvent possible quelques lignes, quelques mots sur ce blog, privilégiant les réseaux sociaux Facebook et twitter pour donner des informations dans le cadre de ce nouveau mandat.
Nouveau mandat, nouveaux horizons, nouveaux défis aussi avec une nouvelle équipe et autant de talents qui se complètent pour agir le plus efficacement pour Brest. Car, coup d'oeil dans le rétroviseur, rien n'aura été facile depuis près d'un an avec une campagne électorale qui fut brutalement stoppée au soir du premier tour pour reprendre de manière chaotique courant mai et un second tour le 28 juin soit plus de 3 mois après le premier tour : une première nationale! Depuis, il a fallu appréhender, s'adapter, rentrer dans les habits qui m'ont été confiés par le Maire réélu. Tout cela prend du temps mais le délai est, finalement, proportionnel à l'envie qui anime l'équipe.
Equipe qui, tout de même, est profondément renouvelée avec de nouvelles têtes, de plus anciennes, de nouvelles compétences, celles qui sont aussi bien installées; tout cela créant une émulation dynamique et somme toute, très positive avec une vie de groupe bien fournie et un plaisir, vu de ma fenêtre, à travailler ensemble.
Depuis l'été dernier j'ai eu quelques retours ou plus précisément des questions sur mon adaptation et cette nouvelle page qui s'écrit : "ça ne te manque pas de ne plus être Maire?" - J'ai eu cette interrogation des dizaines de fois -. Invariablement j'ai un sourire qui a dû s'esquisser au coin du visage car la réponse est directe, franche et spontanée : non. Non car c'est une décision tellement mûrie et réfléchie depuis le courant de 2018 qu'il ne peut en être autrement. Décision prise seul sans en parler à qui que ce soit dans un premier temps et dans un cadre extrêmement restreint dans un second. Dès lors le cerveau s'adapte à tout puisqu'il est préparé, y compris à quitter sa zone de confort, ce que j'ai fait. Car c'est aussi une marque de caractère : sans risque, sans piment, la vie est fade. Et puis tout de même, serais-je tenté d'écrire, personne ne m'a forcé à la quitter, cette zone de confort! Donc non. Aucun regret mais beaucoup de souvenirs qui cimentent efficacement l'expérience actuelle dans un autre registre : je ne suis pas arrivé vierge de tout apprentissage. En effet, un budget municipal, un budget de CCAS, les arbitrages financiers, les enjeux structurants, la fiscalité locale; autant de sujets qui me sont tellement familiers sans avoir la nécessité de dire ou d'écrire "moi je sais!" C'est un peu comme dans une vie professionnelle lorsque l'on change de métier (alors qu'ici c'est une fonction) et que l'on se fixe de nouveaux objectifs avec des règles différentes et un fonctionnement différent : autant l'avouer, c'est aussi passionnant qu'excitant car, in fine, c'est toujours le bien commun qui est en ligne de mire et l'intérêt général comme objectif final même si je retrouve quotidiennement les mêmes problématiques, les mêmes questionnements de la part de la population, les mêmes attentes aussi et je subodore que peu importe la commune, la situation est identique.
Sans trahir de secret il y a surtout de la confiance dans le fonctionnement de ces institutions que sont la ville de Brest et la métropole. Le Maire/Président est attentif à tout mais n'est pas intrusif dans les délégations : c'est une marque de confiance qui, je le crois, est commune à tous mes collègues de la majorité. Au plus haut sommet de l'Etat, nous avons connu l'inverse avec des responsables de tout, tout le temps, partout. Ici ce n'est pas le cas et s'il y a des désaccords (ils peuvent arriver), ils se débattent en interne avec arbitrage le cas échéant.
Vous l'aurez compris - je le souhaite - ce démarrage de mandat 2020-2026 n'est pas simple mais est passionnant. 2020 a montré toute la pertinence d'une collectivité territoriale, a démontré l'importance de la fonction publique au plus proche des citoyens lesquels en ont besoin. L'échelle de proximité par excellence, la Mairie, a toute sa place et doit, selon moi, agir encore plus. C'est d'ailleurs le sens d'un long et lourd travail de réflexion de la gauche en général sur une nouvelle phase de décentralisation que ce soit à l'échelon municipal voire régional. Mon propos vise surtout à conforter les échelons municipal et intercommunal, qui, avec des équipes formées, savent répondre en un temps record aux attentes et besoins de la population. Bien entendu la crise sanitaire restera comme une référence en la matière mais elle a au moins ce mérite de démontrer la réactivité avec laquelle la mairie, les mairies, ont su agir efficacement. Les Préfets ont travaillé en étroite collaboration avec les Maires et leurs équipes pour aider, fluidifier car, sans cela, il n'aurait point été possible de mettre en place des tas d'initiatives dont la presse regorge. Une nouvelle étape de décentralisation donc qui doit avoir toute sa place dans le futur débat présidentiel mais également les débats régional et départemental des futures élections : le droit à l'expérimentation était une promesse du candidat Macron, saisissons-nous de cela! Pour une ville, cela pourrait commencer par la suppression des exigences jacobines du pacte de Cahors; mais surtout, par un retour effectif de l'autonomie fiscale et budgétaire de nos budgets municipaux. La clause générale de compétences des communes doit s'accompagner inévitablement de cette autonomie budgétaire ce qui, en l'espèce, n'est plus le cas, ou partiellement plus le cas tendant à ne plus l'être du tout, pour être précis...
2020 est donc, sera donc, comme une année à mettre entre parenthèses mais qui aura des conséquences sur la façon d'appréhender la chose publique, nos politiques, nos transitions, le "care" pour tout un chacun. Toutes ces politiques sont portées au niveau municipal et métropolitain et lorsque j'observe l'envie qui se dégage de l'équipe majoritaire je n'ai pas d'inquiétude sur la volonté d'y parvenir; chacun dans le couloir de nage de sa délégation mais en étant attentif à ce qui se passe à côté.
Le quartier de Brest-centre, quartier où je vis à deux pas de la Place Guérin, la tranquillité urbaine et la politique de l'animal en ville côté Mairie; les mobilités, les grands projets et la Rade côté métropole : voilà mon quotidien depuis 6 mois avec les autres collègues. Je souhaite que tous les élu-e-s aient la même satisfaction dans leurs fonctions car, si elles sont prenantes, elles n'en demeurent pas moins passionnantes au point où vous ne regardez plus l'heure passer sur votre montre car le sujet est captivant. Mieux vaut cela que l'inverse!
Une ombre au tableau et ne pas l'évoquer ne serait pas honnête ou, à tout le moins, serait partiel et incomplet : comme vous le savez probablement, je suis un élu qui, comme d'autres, ont un travail. Un métier, un vrai, pas une fonction unique donnée par le seul bon vouloir des électrices et des électeurs. J'ai 42 ans et si la politique occupe une place extrêmement importante dans ma vie, je n'oublie pas d'où je viens et pourquoi je suis salarié. Etre Marin c'est aimer la mer, c'est une sorte d'exutoire quand un trop plein se fait jour à terre. C'est aussi salvateur que nécessaire mais 2020 aura mis Brittany Ferries à genoux pour reprendre les propos de Jean-Marc Roué. Sac à terre, uniforme dans sa housse, je n'ai pas repris le chemin de la Grande-Bretagne, de l'Irlande, de l'Espagne depuis tant de mois... Ceux qui me connaissent savent mon attachement à ce métier, à cette compagnie atypique, je ne m'en cache pas, y compris en griffonnant quelques esquisses lorsque l'on aborde le sujet en conseil de métropole en votant un voeu de soutien à cette pépite économique bretonne qui rayonne bien au-delà. J'aspire donc à nouer ma cravate, endosser mon uniforme bleu marine avec un sourire non dissimulé devant mon miroir, dans ma cabine, prêt à accueillir nos passagers pour une nouvelle année pleine d'optimisme. Quand à bord du Galicia, du Cap Finistère ou du Pont-Aven je longerai la Mer d'Iroise avec à bâbord le goulet puis les grues du Port de Co' qui dessinent la SkyLine brestoise, je me dirai que je suis heureux avec ce trait d'union qui prend tout son sens. Et j'y crois!
A celles et ceux qui liront ces quelques lignes, promis, j'en poserai plus souvent à l'avenir, mais surtout je vous souhaite une belle et heureuse année 2021. Jamais ces mots n'auront eu autant d'importance notamment pour celles et ceux qui ont connu l'adversité. A ma famille, à mes amis pour la vie, aux brestoises et aux brestois, à mes collègues de boulot, à mes camarades politiques, à mes opposants politiques, à celles et ceux qui m'estiment peu voire pas du tout; portez-vous bien. Rien ne peut justifier que l'on ne souhaite pas la meilleure des santés à toutes et tous, sans distinction.
12:10 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : brest, mairie | | Imprimer | Facebook | | |